Protéger les riverains du bruit
Le bruit constitue statistiquement la première source de nuisance ressentie du monde moderne, il est un enjeu à part entière pour ADELAC. Soumise à une obligation règlementaire de résultats, ADELAC a souhaité aller au-delà de cet impératif règlementaire en s’imposant des seuils de contribution sonore sur les habitations riveraines plus contraignants que les seuils imposés par la loi. Pour l’A41 Nord, Le seuil réglementaire de 60 décibels (A) de jour a donc été abaissé à 59 décibels (A) et le seuil de 55 décibels (A) de nuit a, quant à lui, été abaissé à 54 décibels. Cet abaissement des seuils objectifs se traduit, concrètement, par un surdimensionnement des protections réalisées le long de l’A41 Nord.
La propagation du bruit dans l’environnement est intimement liée à 3 facteurs
- L’intensité de la source sonore, dans le cas de l’autoroute, le nombre et le type de véhicules circulant sur l’infrastructure,
- La topographie de l’autoroute (au-dessus ou en-dessous du terrain naturel) et le relief des territoires traversés constituent autant d’obstacles potentiels au déplacement des ondes sonores,
- Les conditions météorologiques locales, et en particulier les fréquences et les directions des vents observées sur cette zone géographique, les vents dits « portants » étant les plus pénalisants pour les riverains. Pour les habitations situées à l’Est de l’autoroute, les vents portants sont les vents d’Ouest ; pour les habitations situées à l’Ouest, les vents portants sont les vents d’Est.
Ces différents paramètres ont été intégrés par ADELAC lors de la construction de l’autoroute, ce qui a abouti à une série considérable de mesures destinées à protéger les habitations riveraines des nuisances sonores générées par la circulation autoroutière.
Les dispositifs construits pour atténuer le bruit s’inscrivent dans plusieurs catégories
Les protections dites « à la source » sont des aménagements construits et réalisés au plus près de la source de bruit, donc de la circulation automobile. Le principe de ces dispositifs est de créer un obstacle à la propagation du bruit entre la source de nuisance et les habitations à protéger. Trois types d’aménagement sont mis en œuvre sur A41 Nord :
1
Les merlons ou modelés acoustiques
Ce sont des « buttes de terre » de hauteur et longueur variables en fonction des configurations rencontrées. Les merlons sont réalisés à l’intérieur des clôtures de l’autoroute. Dans la mesure du possible, cette solution a été privilégiée sur A41 Nord car, au-delà du rôle acoustique, ces dispositifs constituent une réponse intéressante à l’intégration visuelle de l’autoroute grâce aux possibilités de végétalisation qu’ils offrent (ensemencement, plantations d’arbres et d’arbustes).
Merlons acoustiques sur le secteur des Envignes - Neydens
2
Les écrans acoustiques
Le principe de protection est similaire à celui du merlon (création d’un obstacle à la propagation du bruit). Cette solution technique présente toutefois un avantage certain par rapport au merlon, elle nécessite, une emprise au sol beaucoup moins importante que le merlon pour une hauteur équivalente. Cette caractéristique fait donc de l’écran la solution privilégiée dans les cas de grande proximité entre les habitations riveraines et la chaussée autoroutière. Sur l’A41 Nord, ce type d’équipements est rencontré majoritairement dans la traversée des zones fortement urbanisées (Allonzier la Caille, Saint Martin Bellevue, Neydens). Au total, 3083 m d’écrans antibruit ont été construits le long de l’A41 Nord.
Ecrans acoustiques en bord de voies au niveau du raccordement Liane/A410
3
Les glissières béton
Ces équipements habituellement destinés à la sécurité des automobilistes jouent, dans les cas où l’autoroute passe en surplomb par rapport aux habitations riveraines, un véritable rôle d’écran antibruit et permettent ainsi de compléter le dispositif de protections habituel développé précédemment.
Glissières béton acoustique au droit du hameau de la Celle - Feigères
Au total, ce sont 4 665 m de merlons qui existent le long de l’A41 Nord pour protéger les riverains les plus proches contre les nuisances sonores de la circulation autoroutière, 3 083 m d’écrans antibruit construits le long de l’A41 Nord et 640 mètres de glissières béton à l'acoustique avérée.
Le traitement des bâtis
A ces protections, sont à ajouter les secteurs dans lesquels la géométrie propre de l’autoroute permet d’éviter au maximum voire de supprimer toute propagation du bruit vers les habitations voisines. Il s’agit des zones dans lesquelles l’autoroute a été construite en dessous du niveau du terrain naturel. Qu’il s’agisse des zones de déblai sur Allonzier la Caille, Présilly et Neydens, de la tranchée au droit du Noiret à Cruseilles couverte sur 290 mètres de long ou encore du tunnel sous le Mont Sion d’une longueur de 3100 mètres, ces configurations propres à l’infrastructure limitent voire suppriment l’essentiel des nuisances sonores ressenties sur un linéaire cumulé de plus de 8 km.
Malgré toutes les mesures de protection à la source initialement prévus par ADELAC, certaines configurations nécessitaient, dès la construction de l’A41 Nord, un complément de protection sur certaines propriétés riveraines sur lesquelles les niveaux sonores projetés restaient supérieurs aux objectifs fixés du fait notamment de la situation des bâtiments par rapport à l’autoroute (surplomb très important, très grande proximité avec les voies de circulation, …). Dans ce cas des discussions individuelles ont été engagées avec les propriétaires concernés afin de définir les modalités propres à chaque cas de figure.
Cette concertation individuelle a conduit à 2 types de solutions :
1
L'isolation de l’habitation
Cette isolation a été effectuée sur la base d’un diagnostic de performance acoustique préalable. Ces travaux, pris en charge par ALBEA, ont consisté à améliorer l’efficacité acoustique des bâtiments concernés en procédant notamment aux changements des menuiseries voire en renforçant l’isolation acoustique des toitures. Le but de ces travaux étant de parvenir à un abattement considérable des nuisances perçues à l’intérieur de l’habitation.
2
L'acquisition de bâtis
Malgré l’importance des protections proposées, certains cas, heureusement très peu nombreux ont nécessité l’acquisition des habitations en réponse à une volonté forte exprimée par les propriétaires du fait de la dépréciation redoutée de leur propriété, et de l’importance des nuisances pressenties. Ces acquisitions ont porté sur 8 habitations et toutes ont été réalisées à travers un processus amiable entre ADELAC et les propriétaires concernés. Ces habitations et bâtis, achetés dans le cadre de la construction de l’A41 Nord, ont, pour la grande majorité d’entre eux, fait l’objet d’une revente et sont à nouveaux occupés aujourd’hui.
Au total, ce sont 28 logements qui ont bénéficié de cette mesure complémentaire, dont un hôtel situé sur la commune de Villy le Peloux.
Une efficacité des mesures suivie dans le temps
Afin de s’assurer de l’efficacité des mesures mises en œuvre, des campagnes de mesures des niveaux sonores sur les habitations riveraines les plus exposées ont été réalisées par des bureaux d’étude spécialisés afin de contrôler le bon dimensionnement de ces protections et avec lui le respect des engagements pris par ADELAC auprès des collectivités.
Les résultats de toutes ces mesures ont confirmé des niveaux de contribution en façade des habitations très en dessous des seuils objectifs, confirmant de fait le bon dimensionnement et la performance des protections.
Il importe néanmoins de rappeler ici que l’obligation de résultat faite au concessionnaire perdure dans le temps. Aussi, si, sur la durée de la concession attribuée à ADELAC, l’augmentation de trafic sur l’A41 Nord était à l’origine d’un dépassement de ces seuils, ADELAC serait tenue d’y remédier par la réalisation de protections acoustiques complémentaires.
